Nous y avons tous été confrontés : l’oiseau est à griller, on s’applique, presse la détente et passe immédiatement à la cible suivante tellement persuadé d’avoir atteint la première et pourtant, en jetant le regard au-dessus de la crosse, on se rend compte qu’il vol toujours… Il existe des dizaines d’explications possibles à ce loupé : mauvaise cartouche, mauvais choke, mauvais fusil et peut être même une défaillance du tireur. 😉
Grâce à notre technique détaillée ci-après, vous pourrez facilement éviter que ce genre de scène ne se reproduise.
Pourquoi cibler un fusil ?
Si chaque cartouche de chasse est différente, elle l’est d’autant plus d’une arme à l’autre. Vous n’obtiendrez pas les mêmes résultats de ciblage si vous utilisez un Beretta A400 ou un Browning Maxus, par exemple. Plusieurs éléments internes au fusil entrent en jeu et expliquent ces différences : le canon, les chokes, mais également les pentes et avantages. Effectuer quelques tirs sur cibles avec votre fusil vous apportera de nombreuses réponses.
Ce travail vous permettra de trouver la meilleure combinaison de choke/cartouche, mais également de comprendre pourquoi vous avez tendance à louper ces oiseaux très près ou au contraire ceux à des distances plus éloignées. Personne n’est parfait dans l’usage de son fusil et heureusement ! Imaginez vous tuer à chaque fois que vous lèveriez votre arme, ça deviendrait vite ennuyeux… Quoi qu’il en soit, vous approcher au maximum de la perfection, d’un fameux « sans-faute » lors d’une matinée de chasse aux pigeons, relève du défi que certains parviennent à atteindre. Voilà pourquoi il est indispensable de réaliser de multiples tirs d’essais ! Car sans eux, vous ne trouverez jamais LA cartouche couplée au bon choke pour tirer ces oiseaux à de certaines distances.
Comment cibler un fusil ?
Lorsque vous pressez la détente, la gerbe de plombs ou d’acier qui est expulsée en dehors de la douille va rencontrer un tas de facteurs qui vont influer sur sa densité, sur sa vitesse et sur sa force de pénétration. Tout cela avant même que celle-ci ne soit sortie du canon. Ensuite, le nombre de facteurs est décuplé. Une fois la gerbe libérée, d’autres éléments entrent en jeu : la distance de la cible, les composants de la cartouche, le vent et la météo d’une manière générale, etc. Comme vous pouvez le constater, il y a des facteurs que vous ne pourrez pas maîtriser. Pour tout ce qui dépend de vos choix, autant mettre toutes les chances de votre côté non ?
Le travail de ciblage est une activité passionnante, elle vous force à tester, analyser, compter, étudier, comparer. Commencez par sélectionner 4 ou 5 modèles de cartouches que vous êtes déjà habitué à tirer. Nous vous détaillerons dans de prochains articles comment choisir la bonne cartouche de chasse. Sur une feuille de papier suffisamment grande, dessinez un cercle d’environ 45 centimètres de diamètre. Tracez ensuite un trait horizontal qui sépare ce cercle en deux parties égales. Munissez-vous de scotch, fil de fer ou agrafeuse et vous êtes prêt à cibler ! N’oubliez pas d’emporter vos différents chokes :).
Une fois sur le terrain, disposez une cible. Bien évidemment, prêtez une attention particulière à l’endroit et pensez sécurité. Évaluez ensuite votre distance moyenne de tir en action de chasse : si vous chassez au bois au chien d’arrêt et qu’il s’agit d’environ 15/20 mètres, positionnez-vous à distance équivalente de votre cible. Vous pourrez bien sûr reproduire les essais à de multiples distances, qui varient énormément selon votre mode de chasse. Vous êtes alors situé dans une action de chasse qui vous semble idéale, votre arme favorite entre vos mains chargée de votre cartouche préférée et équipée d’un choke dont vous ne vous passeriez pour rien monde. C’est à vous ! Visez calmement le centre du cercle et faites feu. Reproduisez le test avec d’autres cartouches, puis changez le choke et recommencez.
Comment analyser les résultats d’un ciblage ?
L’étape des essais étant terminée, il s’agit maintenant d’analyser, compter, étudier et comparer. Dans un premier temps, si vous avez réalisé un grand nombre de tirs d’essais, classez les cibles par distances. Ensuite, comptabilisez le nombre d’impacts présents dans le cercle.
À l’analyse visuelle des impacts présents dans le cercle, vous pouvez d’ores et déjà déterminer la qualité de groupement d’une gerbe. Si vous avez effectué des tests avec différents chokes, cette première observation vous permettra également de déterminer le plus efficace. Portez ensuite votre attention sur les résultats de vos comptages : le nombre de billes qui ont atteint la cible. Plus ce nombre est important, bien évidemment, meilleure est la combinaison choke/cartouche.
Grâce aux nombres d’impacts calculés séparément selon qu’ils sont au-dessus ou en dessous du trait horizontal va vous permettre de déterminer les principales différences entre deux fusils. C’est très flagrant. Cela va également vous permettre de définir un ratio entre les impacts au-dessus de la visée et en dessous. D’après les principaux fabricants de fusils, ce ratio se situe aux alentours de 60/40 (60 % d’impacts au-dessus du trait pour 40 % en dessous). Sur les fusils de chasse modernes, vous pouvez facilement influer sur ce ratio en modifiant les cales qui vous sont fournies avec l’arme.
Comparez les différentes combinaisons, analysez attentivement les impacts et leur concentration, retournez sur le terrain recommencer des tests, le travail de ciblage doit vous permettre de trouver la combinaison fusil/choke/cartouche idéale, ne cessez que lorsque vous l’aurez trouvé !
Bonjour ! Je vais avoir 80 ans dans quelques jours je chasse depuis l’âge de 16 ans à l’aide d’un Merkel 117 e bis calibre 16, j’ai toujours confectionné mes cartouches en fonction de la chasse que j’allais pratiquer, depuis des années j’ai remarqué qu’en ce qui concerne la canonnerie de mon arme, que cette dernière acceptait plus facilement des plombs de numéros pairs que des plombs de numéros impairs. J’ai fait part de mon sentiment à l’armurier de chez Henry Huret à Lille, ce dernier a confirmé mes déclarations et a déclaré ce phénomène nous l’apprenons à l’école d’armurerie de Liège en Belgique il s’applique également au calibre 20 mais par contre épargne le calibre 12. Je souhaite votre sentiment sur la question. Merci pour votre réponse.
Monsieur Claude Duhamel.