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Fusil semi-automatique : gaz ou inertie ?

Sur les fusils semi-automatiques modernes, deux technologies s’opposent. On retrouve d’un côté les armes utilisant les gaz générés par la combustion de la poudre pour fonctionner : à emprunt de gaz, et d’un autre les fusils dont seul le recul met en fonctionnement le mécanisme : à inertie. Comment fonctionnent-ils ? Quels sont leurs avantages/inconvénients ? Sans avoir d’avis tranché, cet article vous aidera à vous décider sur votre prochain achat d’un fusil semi-automatique :).

Le fonctionnement des armes

Les fusils à inertie

John Moses Browning est l’inventeur du premier fusil semi-automatique destiné à la chasse. Le fameux Browning Auto 5 est arrivé sur le marché au cours de l’année 1903. Depuis, ce sont pas moins de 4 000 000 d’unités qui se sont écoulés à travers le monde entier. Il s’agit également du premier fusil utilisant l’inertie. Imagé, le fonctionnement des armes à inertie est plutôt simple : imaginez frapper violemment à l’aide d’une batte un ballon de football ou basket en cuir. Avant même d’entrer en mouvement, celui-ci va se déformer. Il va, dans un premier temps, absorber l’énergie avant de la restituer. Lorsque l’amorce est percutée, la poudre s’embrase et expulse bourre et plombs, cette action crée une énergie dans le boîtier de culasse qui va compresser le ressort de celle-ci, libérant la tête rotative. La culasse se déplace ensuite vers l’arrière compressant un second ressort logé dans la crosse. La cartouche tirée est expulsée et une nouvelle monte du magasin. Enfin, les ressorts se détendent, refermant la culasse et faisant tourner sa tête, le percuteur est réarmé, l’arme prête à faire feu. Voici donc le principe de fonctionnement, sans trop entrer dans les détails, d’un fusil semi-automatique à inertie.

Les fusils à emprunt de gaz

Les fusils à emprunt de gaz sont nettement plus complexes. Comme leur nom l’indique, ceux-ci utilisent les gaz produits lorsque la cartouche est tirée. A l’inverse des fusils à inertie, dont la culasse est totalement libre de mouvement, celle des armes à emprunt de gaz est reliée à un piston. Ce piston prend place autour du tube magasin, s’en servant comme guide. Lorsque la cartouche est percutée, la poudre s’enflamme. Cette combustion provoque une accumulation de gaz dans la chambre du fusil. Ces gaz sont alors transférés vers le piston, l’excédent est expulsé. Le piston effectue un mouvement vers l’arrière, entrainant la culasse. La douille est éjectée, une nouvelle monte dans la chambre, les ressorts se détendent pour réarmer le mécanisme. Nous n’allons pas détailler l’intégralité du fonctionnement d’une arme à emprunt de gaz, mais en voici le principe qui vous permettra de mieux appréhender le fonctionnement général des fusils semi-automatique.

Avantages/Inconvénients

Les fusils à inertie

Les fusils de chasse à inertie dispose d’une mécanique nettement plus simple que les armes à emprunt de gaz. Le nombre de pièce est réduit, ils sont donc, de ce fait, généralement plus légers. Autre avantage, ils sont faciles à démonter et nettoyer. Parce que les frottements entre les pièces sont réduits au maximum et qu’aucun piston n’est nécessaire au fonctionnement de l’arme, les fusils à inertie ne nécessite pas un entretien très approfondi. C’est pourquoi ils sont souvent le choix privilégié des chasseurs de migrateurs, parfois à tort, vous allez comprendre pourquoi plus bas.

Parce qu’ils sont plus légers et à cause du principe même de fonctionnement, les fusils semi-automatique à inertie sont plus dur avec le tireur, le recul est supérieur à une arme à emprunt de gaz. Le mécanisme ne permet pas non plus de s’adapter à la charge des munitions tirées. Les armes à inertie sont donc moins tolérantes et peuvent faillir lors du tir de petite charge. Ceci s’explique par le fait que l’énergie dégagée n’est pas suffisante pour faire fonctionner le mécanisme. Il faut cependant avouer que les nouvelles technologies, apportées par le fabricant Benelli, permettent le tir de tous types de charges ou presque.

Fonctionnement fusil à inertie

Nous disions plus haut que le choix d’un fusil à inertie n’était pas toujours judicieux pour les chasseurs de migrateurs. Ce sont en fait les huttiers les plus concernés. Les armes à inertie n’apprécient pas les excédents de poids. Ajouter une lunette par exemple, n’est pas très recommandée. Le poids supplémentaire peut nuire au bon fonctionnement du mécanisme, surtout lorsque vous tirez des petites charges. 

Les fusil à emprunt de gaz

Les fusils semi-automatique à emprunt de gaz ont l’énorme avantage de « tout avaler ». Peu importe la charge de la munition, le mécanisme s’adaptera et fonctionnera sans rechigner. En revanche, à l’instar des systèmes à inertie, les armes à emprunt de gaz ont besoin de nettement plus d’attention. Les pièces mécaniques étant reliées les unes aux autres, elles ont un besoin vital d’une fluidité parfaite. L’accumulation de résidus de poudre est très néfaste pour le bon fonctionnement d’une arme à emprunt de gaz aussi, il vous faudra nettoyer régulièrement votre fusil tout en évitant d’abuser sur l’huile qui a tendance à coller les particules de poudre.

Fonctionnement fusil à emprunt de gaz

L’évacuation des excédents de gaz, dès la chambre sur les nouveaux Remington VersaMax V3 par exemple, joue un rôle primordial dans l’absorption du recul. D’une manière générale, sans technologie particulière pour lutter contre le recul, une arme à emprunt de gaz sera plus douce à l’épaule qu’un fusil à inertie. Notamment grâce à son poids également supérieur dû à l’utilisation de davantage de composants.

Lors de votre prochain achat d’un fusil semi-automatique, prenez en considération l’utilisation que vous en aurez. Celle-ci vous permettra de déterminer vos besoins. Gardez cependant en mémoire que peu importe le mécanisme choisi, pour que l’arme vous apporte du succès, il faut avant tout que vous soyez en confiance avec celle-ci, qu’elle vous tombe correctement. Une fois votre nouveau fusil semi-automatique entre les mains, n’hésitez pas à passer par l’étape du ciblage qui vous permettra de mieux appréhender son comportement.

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8 commentaires

  1. Je possède deux Browning Maxus, depuis trois ans maintenant, en 76cm de canon. Outre l’agrément indiscutable, rapidité à l’épaule, rapidité de la détente (et du mouvement de culasse), qualité de la gerbe, le mécanisme est fiable à 100% pourvu que l’on prenne soin de le nettoyer convenablement après une ou deux séances. En effet, les gaz récupérés lors de l’explosion de l’amorce ont tôt fait d’encrasser le piston à gaz, ainsi que les résidus de poudre qui se retrouvent pris dans la culasse. Rien qui empêche une longue séance de tir de se passer sans anicroche, mais gare à la prochaine séance et l’enrayage si les rails sur lesquels glisse la culasse ne sont pas nettoyé et huilé. Récemment, j’ai pu essayé l’Auto5 (le nouveau), frère Browning à système inertiel. Le feeling m’a paru différent, la détente plus lente mais surtout, le ressenti du travail de va et vient de la tête rotative dans la culasse, ce qui m’a déconcerté de prime à bord. Question d’habitude fort probablement. En ouvrant les fusils et en comparant les deux mécanismes, force est de constater que l’A5 recèle beaucoup moins de résidus et qui si vous n’êtes pas « méticuleux », un nettoyage une fois de temps en temps suffira amplement. A savoir qu’ici, avec le Maxus, ce n’est pas le cas, son entretien requiert plus d’attention. Mais quel fusil attachant et performant!

  2. Pour ma part, j’ai deux Benelli « Crio » à système inertiel, calibre 12, canons de 71 cm. Une merveille de fiabilité et un grand confort de tir. On ne ressent aucun recul et ils avalent toutes les cartouches sans problème, des 36 grammes jusqu’au charges légères de 28 grammes à petit culot pour la grive. Démontage enfantin et nettoyage super facile. Un régal à la chasse devant soi ou à la passée…
    Pour la battue au sanglier, j’utilise une Benelli « Argo », calibre 7×64, système à inertie. Elle est réglée avec des excellentes Sellier-Bellot de 9,5 grammes. Au tir, aucune claque et un régal : les gros animaux de 100 kg tombent de la même façon. L’Argo n’a jamais enrayé une seule fois depuis plus de 12 ans de très bons services… Et elle continuera, j’espère, les saisons prochaines… Démontage, nettoyage et remontage : un jeu d’enfant.
    Pour les fusils de chasse et carabines semi-automatiques pour moi c’est Benelli et son système inertiel.
    Par contre, en fusil lisse superposé je ne suis pas allé chez Benelli : ce n’est pas trop son métier !… J’ai préféré un Italien de bonne réputation pour ce type d’armes. Mais ça, c’est une autre question.
    Cordialement

  3. la benelli argo c’est un systeme à gaz..

    • Merci pour la précision car vous avez tout à fait raison. La Benelli Argo grand gibier c’est le système à emprunt de gaz. Excellente carabine qui monte bien à l’épaule. Pour les semi-automatiques c’est à inertie. De l’excellence.

  4. bonjour a tous
    je suis nouveau sur ce site

    est ce que quelqu’un peut me dire si le Mojo Flock A Flicker est autoriser en france
    merci

  5. Jean Marc SORRAING

    Bonjour
    avec 47 ans de chasse , 32 ans de ball-trap (parcours chasse essentiellement) et la passion des armes derrière moi j’ai utilisé quasiment tous les types de fusils lisses ( successivement juxtaposé puis superposé puis semi-auto à emprunt de gaz et enfin semi-auto à inertie ces 15 dernières années)

    Pour la chasse que je pratique à savoir 75% de tirs lointains de 35 à 60 m sur des oiseaux rapides ( palombes ,canards ,pluviers ,becassines….) et avec une technique de tir peu accadémique ( épaulement trés rapide derrière la cible suivie d’un  »jeté »instinctif dans sa trajectoire ) mon Benelli Raphaello Crio Supersport est l’arme idéale car l’absence de mécanisme de rechargement ( cylindre+piston+tringles de liaison à la culasse+ressort de rappel ) provoque un déplacement du centre de gravité vers l’arrière de l’arme. Cela permet d’impulser aisément une translation trés rapide au canon conforme à mon tir . Si on y ajoute un alésage à 18.3-18.4 mm qui accélère la charge et un système d’évents sur le haut du canon ( ported system) qui compense le relevage du canon lors du tir et permet de conserver la visée …..c’est du bonheur
    Nettoyage hyper facile trés appréciable quand on crame classiquement 150 cartouches au stand dans l’A-M
    Un petit bémol … son recul plus marqué qu’avec un semi-auto à emprunt de gaz
    UN GROS BEMOL …. son prix excessif ( 3400 € ) pour un semi-auto

    J’ai aussi utilisé 2 Benelli Montefeltro en 12 et en 20 dont j’ai été trés satisfait

    Avant mes Benelli j’ai utilisé 2 Beretta Urika 390 puis 391 ( emprunt de gaz) qui m’ont donné satisfaction à la chasse et au ball-trap , avec un recul genre  »bisou  » mais avec un équilibre plus décalé vers l’avant , un poids supérieur et surtout l’obligation d’effectuer un  »décrassage  » du piston d’emprunt de gaz après chaque séance de tir un peu intensive

    Pendant la saison 78-79 j’ai aussi utilisé à la chasse un vieil Auto5 prêté par un ami . Pas de souvenir précis hormis un poids assez élevé et une cadence de tir un peu plus lente

    Ces impressions ne sont que purement personnelles !!!!
    En effet 99% des tireurs de ball-trap que je côtoie sur les stands tirent avec des superposés …et dénigrent systématiquement les semi-automatiques pour diverses raisons dont :
    – qualité des  »départs » trés en deça de celle d’un superposé de bonne qualité ( trainante , grattante , impropre au contrôle du  »lacher », percussion lente …..)
    – légèreté de  »l’avant » ( 1 canon est moins lourd que 2 !!!) qui ne permet pas le contrôle du suivi de la cible et qui réduit l’inertie du swing ( un superposé est plus lourd à mettre à mettre en mouvement mais il le conserve plus longtemps à l’nverse d’un semi-auto qui est plus rapide à lancer mais qui s’arrête dés que la main gauche ne le tire/pousse plus)
    Ces défauts semblent rédhibitoires aux yeux des tireurs de parcours chasse qui doivent parfaitement contrôler leur fusil et la trajectoire du plateau

    Cependant la plupart d’entre eux louent la qualité de la prise de visée des semi-auto liée au fait que le volumineux boitier de culasse  »allonge » la ligne de visée d’une vingtaine de centimètres

    Pour en revenir à un usage  »chasse » , je considère qu’un tireur  »instinctif » privilégiera un semi-auto à inertie tandis qu’un tireur  »appliqué » sera plus à l’aise avec un semi-auto à emprunt de gaz

    Et dernier point important , le primo acquéreur d’un semi-auto devra être conscient des contraintes de sécurité inhérentes à cette famille d’armes qu’il chasse seul ou plus encore en chasse collective

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